La hiérarchie du chien est différente du concept de hiérarchie humaine

vendredi, 7 mars 2014, 19:05 | Catégorie : Chien médiateur

Chers blogueurs,

On parle chien aujourd’hui sur le site de Coeur d’Artichien. Aurore Chartier nous propose sa vision des choses sur le concept de hiérarchie canine. Bonne lecture à tous ! 

La hiérarchie du chien est différente du concept de hiérarchie humaine 

Par Aurore Chartier d’Harmonie Animale

Mettons deux chiens de même poids face à la même gamelle. Lequel aura le privilège de se nourrir en premier ? Beaucoup diront : le dominant ! Ce n’est pas le cas. Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte dans cette situation :

  • Les deux chiens ont-ils autant faim l’un que l’autre ? Si le chien 1 est affamé, sa motivation à se battre pour manger sera plus forte et il sera prêt à prendre plus de risque. Si le chien 2 est repu et mange à sa faim régulièrement, il ne prendra peut-être pas le risque d’être blessé inutilement. Il enverra donc un signal au chien 1 lui indiquant qu’il lui laisse la place pour cette fois. Ce signal est à tort interprété comme une marque de soumission.
  • Se sont-ils déjà battus ? Si le chien 1 a l’habitude de perdre tous ses combats, ou s’il a peu confiance en lui, il préfèrera sans doute éviter un conflit, même si il n’a jamais combattu le chien 2. Si le chien 2 est plus confiant, il profitera alors du festin. Aucun lien avec de la dominance !
  • Ont-ils la même force de caractère ? Si les deux chiens ont le même état d’esprit, et qu’ils ont l’intention d’avoir pour eux seuls la gamelle, ils s’impressionneront d’abord, commenceront un combat, et si aucun des deux ne cède, se battrons furieusement pour le repas.
  • Sont- ils sur la même longueur d’onde ? Mais il est également possible que les deux acceptent de partager le festin, notamment quand il s’agit de chiens bien nourris, qui se connaissent. C’est l’option que choisissent mes chiens, même face à de bons restes de viande, même si dans leur cas, j’assiste au concours de celui qui mangera le plus vite.

Le problème de l’humain est qu’il a tendance à généraliser son fonctionnement à tous les êtres sociaux. « Hiérarchie » pour l’humain, c’est le PDG face à l’employé. Il y a peu de chances que les rôles s’inversent un jour, même si l’employé monte en grade. Ce n’est pas le cas chez le chien. Son organisation sociale est bien plus complexe, bien moins linéaire. Dans certains cas, le chien 1 aura le dessus, dans d’autres ce sera le tour du chien 2, et enfin, parfois, les deux seront à égalité.

Si Elmo et Happy partagent la nourriture, ils ne partagent pas tous leurs jouets. Le plus souvent, dès qu’Elmo a un jouet, Happy vient jouer avec lui avant de le lui voler. Certains diront : elle le domine, elle monopolise la ressource « jouet ». Effectivement, en voyant happy entourée de tous les jouets de la maison et Elmo dépouillé de tout, cela pourrait prêter à confusion. C’est sans compter sur la balle dont l’exclusif propriétaire est Elmo. Il est simplement plus motivé par sa balle que par les autres jeux qu’il laisse volontiers à sa sœur d’adoption.

Les théories évoluent et changent régulièrement, et ce, pour une bonne raison : les recherches scientifiques et éthologiques nous permettent de nous rapprocher de la vérité, pas de l’atteindre. Tout ce que nous pensons savoir peut être remis en question du jour au lendemain. Le système hiérarchique du chien n’a pas fait exception à la règle. Basées sur des observations de meutes de loups (qui s’avèrent être elles aussi mal interprétées), ces théories ont été écartées au profit d’observations et de découvertes plus précises.

Le chien n’a pas besoin d’un maître dominant, il a besoin d’un professeur qui le guide vers les bons comportements.

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