Médiation animale : dialogue entre un docteur et un chien

samedi, 19 mai 2012, 23:28 | Catégorie : Bibliographie de CAZOO, Chien médiateur, Médiation par l'animal

IanDunbar-coeurdartichien mediation animaleJe lis en ce moment un livre Comment apprendre de vieux tours à un nouveau chien sur le chien, un livre qui m’interroge, dans lequel j’ai trouvé un dialogue original imaginé par Ian Dumbar, vétérinaire comportementaliste. Je vous laisse lire ce dialogue que j’ai trouvé intéressant…je ne vous en dit pas plus, je vous laisse découvrir et réagir.Aurélie

Le Docteur : Pourquoi les chiens se comportent-ils mal ?

Le Chien : Qui a dit que nous nous comportions mal ? Nous les chiens, nous pensions au contraire que notre comportement est plutôt exemplaire !

Le Docteur : D’accord, mais nous, les humains, nous pensions que vous vous comportez mal. Soyons donc un peu plus précis et demandons : pourquoi les chiens chassent, mordillent, creusent, grognent, aboient et mordent ?

Le Chien : Principalement parce que nous sommes des chiens, je suppose. Vous seriez sans doute un brin surpris de nous voir voler, faire des mots croisés, garder des os au frigo, meugler, miauler ou encore exhorter des avocats à poursuivre nos adversaires en justice.

Le Docteur : D’accord, d’accord ! Je vous le concède, toutes les activités des chiens sont tout à fait normales et sont des ingrédients nécessaires au répertoire comportemental canin. Donc ce n’est pas tant que ces comportements sont anormaux en eux-mêmes, mais plutôt qu’ils sont simplement inappropriés au milieu familial.

Le Chien : Euh, oui et non – je suppose que cela dépend des points de vue. Nous les chiens, nous  ne considérons pas nécessaire notre comportement comme toujours inapproprié. Ainsi un amis yorshire m’a raconté qu’il considérait le tapis moelleux de la salle de bain comme étant de loin le meilleur endroit de la maison pour faire ses besoins. Et un vieux jack russel admet volontiers qu’il ne résiste pas à une plate bande fraichement jardinée pour s’adonner à son activité favorite : creuser des trous. Si l’ont tient compte de la nature délicate de ses coussinets, préservés par des années de vie au chaud à la maison, cela se comprend aisément.

Le Docteur : Bon, corrigez moi si je me trompe. Vous dites en somme que les comportements canins sont parfaitement normaux et naturels.

Le Chien : Et nécessaires !

Le Docteur : …nécessaires à l’état sauvage ….

Le Chien : Et aussi dans la maison !

Le Docteur : Dans la maison !

Le Chien : Tout à fait, et il incombe alors au maître de nous indiquer et de nous fournir des exutoires acceptables pour lui et appropriés à nos indispensables activités de chien, autrement…

Le Docteur : Autrement quoi ?

Le Chien : Autrement nous sommes forcés d’improviser dans notre quête d’une thérapie rééducative pour passer le temps durant la journée.

Le Docteur : et à coup sur vous ferez ce qu’il ne faut pas faire, n’est ce pas ?

Le Chien : Tout juste, et nous sommes punis pour avoir enfreint des règles dont nous ne soupçonnions même pas l’existence.

Le Docteur : Cela n’est pas juste.

Le Chien : Oui, et cela ne nous rend certainement pas heureux.

Le Docteur : Humm ! Avez-vous jamais essayé d’expliquer à vos maîtres que vous n’étiez pas conscients de mal faire ?

Le Chien : Bien sûr, à chaque fois qu’ils rentrent à la maison.

Le Docteur : Et que se passe-t-il alors ?

Le Chien : Ils nous punissent quand nous accourons pour les accueillir à la porte.

Le Docteur : Peut être n’aiment-ils pas les démonstrations exubérantes accompagnées de frétillements, de coups de pattes, de coups de langue et de sauts. Pourquoi est ce que vous ne vous asseyez pas ?

Le Chien : Voilà une bonne idée ! Je n’y avais jamais pensé…Pourtant ils adoraient toute cette attention et cette affection physique quand nous étions encore des chiots.

Le Docteur : Ce que je voulais dire était : pourquoi ne vous asseyez vous pas pour en parlez avec vos maîtres ?

Le Chien : Oh, ils n’écoutent jamais. A chaque fois que nous nous asseyons ils se contentent de dire « Au pied, assis, au pied, assis…et après avoir tourné en rond un moment, nous nous retrouvons à notre point de départ. Tout ce la ne sert vraiment à rien !

Le Docteur : Avez vous essayé de les supplier ?

Le Chien : Tout le temps. Mais c’est toujours pire lorsque nous agissons ainsi. Ils croient alors que nous avons délibérément mal agis et ils nous punissent encore plus sévèrement.

Le Docteur : Vous ne vous mettez jamais en colère ?

Le Chien : Si cela devait nous arriver, ils nous tueraient !

Le Docteur : C’est terrible ! Que pourrais-je bien faire pour servir la cause des chiens de compagnie ?

Le Chien : Et bien, pour commencer, vous pourriez envisager de publier un manuel sur l’éducation du chiot à l’attention des maîtres.

Le Docteur : Considérez-le comme déjà écrit !

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