Chers lecteurs,

Voilà plus d’un an maintenant que j’interviens pour l’Association Coeur d’Artichien avec mon équipe de poilus : Caline, ma petite chienne, mais aussi Safran et Choco, les deux cochons d’inde de l’association, les « cœur d’artichons ». Un sacré chemin parcouru durant ces dermiers mois ensemble. D’abord en remplacement auprès des structures et familles où Aurélie intervenait avec ses partenaires puis peu à peu auprès de nouvelles qui nous ont fait confiance et auprès desquelles nous avons pu notamment montrer l’intérêt et les bienfaits qu’une intervenante pouvait apporter en partenariat avec des rongeurs et une chienne issue de la protection animale. Au fil des semaines, nous avons grandi ensemble, évolué, co-construit notre pratique. Quoi de plus normal donc que de consacrer pour cette première bougie un article à une de mes partenaires de choc Caline.

Sélectionnée pour son potentiel indéniable par Aurore Chartier, Caline a suivi en binôme avec moi une formation sur plusieurs mois pour nous aider à développer ses capacités, renforcer le lien qui nous unissait et en faire un atout dans l’exercice de notre pratique.

Dès le début, son adaptabilité, son envie de bien faire et d’être à la hauteur étaient manifestes. Elle cherchait lors des premières séances dans mon regard mon approbation. Je crois que sa motivation première était au départ de me faire plaisir. Peut-être réagissait-elle en miroir avec moi : me sentant dans l’apprentissage, la construction progressive de ma pratique ?Difficile pour Caline, à ce moment là de s’autoriser à lâcher-prise (cf. La médiation animale, une occasion de lâcher prise ?) et à prendre plaisir en toute liberté. Pressée de se rendre au « travail », elle trépignait avant chaque départ en séance, montrait son plaisir à être le centre des attentions, complimentée et papouillée.

Puis au fil des mois, Caline s’est révélée et m’a étonnée. La trouvant déjà très à l’aise avec tous les publics, qu’il s’agisse d’enfants souffrant de troubles du comportement, de personnes âgées désorientées, de personnes en situation de handicap physique ou psychique, elle s’est libérée. Sa spontanéité, sa joie de vivre, sa malice sont autant de qualités qui sont venues se greffer à la délicatesse, la douceur dont elle faisait déjà preuve et qui faisaient craquer bénéficiaires et professionnels la rencontrant.

La première phase d’apprentissage a laissé place à une phase de prise de confiance, d’autonomisation et de justesse. Pour cela, il a fallu qu’elle intègre son cadre de travail, après l’avoir testé bien entendu à maintes reprises (et oui Caline rime aussi avec coquine!!). Chaque jour elle m’étonne un peu plus tant elle a gagné en finesse dans sa manière d’appréhender les personnes rencontrées, de percevoir leurs besoins, et d’adopter la juste distance. Caline sait lors de chaque séance nous indiquer qui a particulièrement besoin de sa présence, mais aussi respecter pour certains d’entre eux le temps nécessaire à la création du lien de confiance, modérer les personnalités trop envahissantes etc… La complicité qui nous unit et la confiance qu’elle me témoigne grâce à l’attention particulière que je porte à ses besoins, ses envies et ses limites ont été de véritables atouts dans son évolution.

Depuis le champ des possibilités s’est considérablement ouvert, nous amenant en ce moment à développer de nouvelles compétences et construire de nouveaux ateliers. Je suis très fière de ce beau chemin que cette petite chienne libre et bien dans ses pattes et sa tête a parcouru. Sans nul doute, les mois et années à venir nous réserveront encore de belles surprises et de belles évolutions que j’ai déjà hâte de vous raconter dans un prochain article.

Je vous dis donc, chers lecteurs, à très bientôt.

Orlane Front

Intervenante en médiation animale pour Coeur d’Artichien