En France, nous sommes à l’aube du développement de la médiation animale auprès de personnes en souffrance, même si certaines personnes la pratiquent en France depuis 20 ans. Des questionnements émergent auxquels je n’avais pas forcément pensé quand je me suis lancée dans la création de Coeur d’Artichien. Il me semblait intéressant de les échanger avec vous  lecteurs.

Nous sommes pour la plupart d’entre nous au début de notre apprentissage sur la pratique de la médiation animale, de nombreuses années s’offrent à nous. Mais  que serait la médiation animale sans nos animaux ? Rien !

Nos amis et collègues à 4 pattes sont proches de nous, de vrais complices dans notre vie professionnelle mais aussi dans la vie de tous les jours…nous sommes avec eux et ils sont avec nous 24h sur 24. Cependant la vie étant ainsi faite, ils n’ont pas la même espérance de vie que nous. La question de la perte de nos animaux de compagnie et de travail est une question qui mérite réflexion. Les chiens, les chats, les chevaux, les lamas, les petits rongeurs, n’ont pas une espérance de vie de 80 ans.

En plusieurs mois, plusieurs de mes collègues travaillant en médiation animale ont perdu leurs amis et collègues à 4 pattes.

Nous savons que perdre un animal n’est jamais facile, mais perdre un ami et un collègue en même temps semble encore plus complexe pour faire un travail de deuil.

En route sur la question du deuil…

Le mot deuil désigne une expérience de grande douleur occasionnée par une perte. C’est comme un tunnel noir, long et difficile à passer. C’est le chagrin, l’affliction. Ce moment de désarroi se dénoue avec le temps. C’est un processus normal d’angoisse qu’il faut vivre.

Le deuil ne résulte pas seulement de la mort ; c’est un ensemble d’émotions que nous éprouvons à la perte de quelqu’un ou de quelque chose qui nous tient profondément à cœur. On utilise souvent cette expression dans le langage courant : « Faire son deuil »quand on a un détachement à faire.

Ce sentiment peut toucher bien entendu, la perte d’un animal, un travailleur qui doit quitter l’emploi qu’il aime, un amputé d’un membre, une personne qui doit quitter son pays pour diverses raisons. Chacun est appelé à vivre ces différentes situations de deuil et à être « un mendiant de réconfort » au moment où il s’y attend le moins.

En médiation animale, la question du travail de deuil est double. Lorsque l’on perd un animal médiateur, il faut faire le deuil d’un ami, d’un complice, mais aussi d’un collègue.

Si l’on revient à la psychologie (article sur la symbolisation) le travail de deuil dépendra de ce que l’on a projeté de nos ressentis, nos sentiments, sur notre animal collègue, mais aussi ce qu’il symbolise pour nous.

On oublie souvent la symbolique de la perte dans un travail de deuil, on ne perd pas simplement un chien ou un chat, on peut avoir le sentiment de perdre « une lola », un morceau de notre enfance, un début d’histoire de couple, un réconfort, un lien avec un premier amour…

Plus la relation affective est intense avec l’être perdu, plus le travail de deuil sera complexe, d’où l’intérêt de réfléchir à cette question pour pouvoir avoir de la réflexion à ce sujet, qui un jour ou l’autre nous touchera.

Chacun aura sa manière à lui de réagir, de faire face à cette difficulté, en fonction de ses expériences et de son histoire, cependant, l’important est de pouvoir avec le temps, se donner la possibilité de réinvestir affectivement un nouvel animal, tout en ayant conscience qu’une nouvelle aventure commence, qui sera différente de la précédente, mais tout aussi belle !

« Faire le deuil, ce n’est pas oublier, mais pouvoir passer à autre chose en ayant intégré le souvenir du disparu dans son coeur  » (Docteur Marina Von allmen-Balmelli).

Sur le site RIMAAC, vous pourrez trouver un espace dédié aux hommages et témoignages de nos amis envolés.

Vous pouvez aussi lire cet article en complément : www. mediation-animale.org/le-deuil-animalier/

Je vous rassure, tout le monde va bien dans notre équipe CAZOO, c’est simplement un sujet de réflexion 😉 Le prochain article sera plus gai, promis !