Les « petits peu » au cœur de nos pratiques en médiation par l’animal

coeur d'artichien mediation animaleAujourd’hui, Sophie IMA pour Coeur d’Artichien, a pris la plume pour partager avec vous un petit bout de sa pratique en médiation animale. Bonne lecture ! 🙂 Vous souhaitez suivre notre actualité ? Venez cliquer sur « j’aime » de notre page Facebook Coeur d’Artichien : https://www.facebook.com/coeurdartichien/

Le travail de Médiation par l’Animal est de plus en plus connu de tous.  Mais connaissons-nous bien ces petites choses qui fondent les séances ? En effet, des petits détails échappent souvent à l’observateur non averti. Ils sont si discrets, que nous pouvons même nous méprendre sur l’enjeu de la séance ! Pour les apercevoir, je vous invite à réfléchir sur « comment nous pratiquons», comme le préconise Hugo Horiot, dans  « L’Empereur, c’est moi », et  à affûter votre regard d’observateur avant d’embarquer en séances !

L’impolitesse, c’est chouette ! J’entre dans la section des petits de l’IEM, laissant les pas de ma chienne tinter sur le sol, le mousqueton de sa laisse cliqueter quelques instants, son odeur se propager dans la salle.  « Allongés sur des tapis, les enfants atteints de polyhandicap se redressent, et cherchent Haven du regard». Quel bonheur de les voir si actifs, pour établir un contact visuel avec la chienne, c’est pourquoi je privilégie un bonjour sensoriel !

Ne rien faire ou laisser-faire ?  « A l’EHPAD, je me suis assise en retrait, à la juste distance, pour ne pas gêner l’interaction entre Haven et Mme B, en fin de vie, mais suffisamment proche pour lui tenir la main en cas de besoin ». En accordage, les yeux dans les yeux, des secrets, des souffrances, des peurs, se dévoilent entre les bénéficiaires et nos animaux qui ne jugent pas. Une présence attentive de l’intervenant suffit, et l’air de rien, ça communique de manière intense et non verbale. Nous le remarquons à notre fatigue en fin de séance.

Banale discussion autour d’un thé, ou presque ! « Mme T est atteinte de la maladie de Parkinson. Tandis qu’elle me relate sa vie, ses jambes commencent à trembler. Haven pose le bout de ses pattes avant  sur ses genoux. Complice de l’initiative de ma chienne, je laisse tomber mon activité, et poursuis la discussion l’air de rien. Haven se retrouve peu à peu entre les 2 fauteuils, puis se couche sur la couverture posée sur les jambes, qui ne tremblent plus ». L’animal est un détecteur d’émotions, il sait mieux que nous, le moment exact où il peut agir en lien avec la personne. Dans cette situation, il y avait l’urgence d’une crise, aussi j’ai laissé la primeur à mon animal, afin d’offrir un beau moment d’apaisement à cette dame !

Sous nos yeux, l’invisible tsunami. « La petite J, 10 ans, ne possède pas le langage verbal. Allongée dans sa coque, elle  fait la moue.  Je tâtonne !  De l’extérieur, il ne se passe rien. Haven tourne son regard vers moi et soupire (signe que c’est difficile). J’écarte ma chienne, tout en le verbalisant à J, qui explose en sanglots.»  C’est la première fois qu’elle pleure ! L’équipe, chamboulée, prend conscience qu’elle a réagi au décès de son amie, ayant eu lieu le matin. L’animal possède un autre sens, très fiable, sans lequel, nous n’aurions pas pu mettre des mots sur ses émotions, puis apaiser cette petite fille.

L’animal déclencheur de mots, de bonheur : « A, fillette de 10 ans, s’exprime avec des sons et son corps. Je lui propose une dernière fois : «  -veux-tu prendre Haven sur tes genoux ? » Elle regarde Haven. – Un «NON » guttural » sort de sa bouche  pour la première fois, accompagné d’un grand sourire.» Avec l’équipe, nous exultons de joie pour partager avec elle, cette affirmation de soi !  Le bel effet d’une laisse qui traîne ! « Mme R est aphasique. Quand elle souhaite prendre la parole en groupe et si Jenna Lee est trop loin, elle attrape la laisse. En lien avec la chienne, elle prononce ainsi ces quelques mots : « elle est mignonne».

Essentielles, « ces petites choses parmi tant d’autres » font une belle différence pour les bénéficiaires. Elles témoignent de nos choix, de résultats visibles, de grands moments. Elles sont le reflet de la palette colorée de notre savoir-faire. Et si toutes ces petits choses mises bout à bout, … faisaient beaucoup, beaucoup.   

Sophie Montiège, IMA pour Cœur d’Artichien

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