Médiation Animale en prison avec l’association AMADEIS#2

Bonjour !

Le weekend a été chargé en rencontres, et échanges professionnels puisqu’Aurélie Vinceneux, la fondatrice de l’association de médiation animale Nantaise Coeur d’Artichien était au colloque de l’association Licorne et Phénix en Languedoc-Roussillon. Nous vous informerons de la publication du compte-rendu de ce colloque dès sa parution.

Voici comme promis la suite de la présentation de notre expérience avec Laetitia Médard, la Présidente d’AMADEIS au centre de jeune détenus de Fleury-Mérogis. Pour ceux qui n’ont pas encore lu la première partie de l’expérience, vous pouvez la retrouver sur le lien ci-après : Médiation Animale en prison avec l’association AMADEIS #1.

Bonne lecture !

mediation animale en prison coeur d'artichien amadeisAu Centre des Jeunes Détenus pour les garçons mineurs

De la même manière qu’à la Maison des Femmes, les premières personnes qui ont rencontré les chiens, ont été les professionnels. Au rendez-vous : sourires, questionnements, surprise. Nous sommes conduites jusqu’à la salle de la scolarité où trois jeunes nous attendent. Nous commençons par les présentations humaines puis canines. Chaque garçon choisit un chien pour travailler avec lui durant cette séance. A notre grande surprise, les garçons ne choisissent pas Fulki, le seul grand chien présent, mais les teckels !

Afin de créer du lien entre les jeunes et leurs chiens, ils ont mis en pratique nos conseils en éducation positive. Ceci était la première étape pour un travail constructif et éducatif avec les jeunes grâce à l’animal. Ensuite, nous avons monté un parcours de motricité à faire faire au chien, d’abord en laisse puis sans laisse. Durant cette partie de la séance, nous avons pu échanger avec les jeunes qui attendaient leur passage. Nous avons abordé leurs expériences et leurs connaissances des chiens: Ont-ils un chien chez eux ? Ont-ils déjà eu d’autres animaux ? Quel était leur attachement ? Ils se sont livrés facilement au groupe et à nous. Ce contact aurait-il pu se faire aussi rapidement sans animal médiateur ? Durant les parcours, les jeunes ont su solliciter, encourager, et valoriser les chiens. Ils ont fait preuve d’entraide entre-eux afin de ne pas laisser un couple jeune-chien en difficulté sur le parcours. Les jeunes ont récompensé les chiens avec des caresses et des friandises pour le travail fourni et clôturer la séance. Toute la séance s’est déroulée dans le respect de l’animal, de soi, de l’autre et des consignes.

Au final, cette séance a permis aux jeunes de passer un bon moment placé sous le signe de l’affectif. Les sourires, les sentiments d’apaisement étaient visibles sur les visages. Les jeunes ont demandé si ils feraient partie des autres séances prévues ; à la réponse négative, ils ont pu exprimer leur déception. Le moment d’attente avant le transfert des jeunes vers leurs cellules, a été l’occasion d’échanges positifs autour des chiens entre les professionnels et les jeunes.

Les professionnels sont venus découvrir cette activité, s’y sont intéressés. Ils ont questionné les jeunes sur les chiens, cela a créé du lien entre les professionnels et les jeunes avec un changement de regard associé.

Conclusion

Le lien avec ce public particulier aurait-il pu se créer aussi facilement sans animal comme médiateur ?

Aurions-nous pu aborder des sujets tels que l’enfermement ou la sexualité dès la première rencontre ? Il nous semble que non, mais est-ce vraiment les questions essentielles à se poser ? L’important est qu’aujourd’hui des Maisons d’Arrêt comme Fleury-Mérogis acceptent et ouvrent leur porte à la médiation animale ! Cela permet de créer un lien constructif et affectif non seulement avec les jeunes détenus mais également avec les professionnels qui les suivent au quotidien. L’effet et la présence de l’animal ne s’arrêtent pas à l’heure passée avec les jeunes, mais est bien au-delà de ce que l’on peut imaginer. Nous conclurons cet article en attendant les prochains, par la parole d’un jeune détenu « Franchement, j’ai pris l’activité que pour sortir de ma cellule, et en fait j’ai eu l’impression d’être dehors ! » qui permet de se rappeler pourquoi nous sommes là, dans ce projet de médiation animale en milieu pénitentiaire.

Des projets de développement de la médiation animale en milieu pénitentiaire sont en cours pour l’association AMADEIS en Normandie, et pour l’association Cœur d’Artichien en Loire-Atlantique. Ce cadre qu’est le milieu pénitentiaire est, c’est vrai, un cadre impressionnant. Nous n’étions pas fières lors de notre première venue à Fleury-Mérogis. Mais une fois sur place, une fois dans une salle avec les adolescents, on oublie rapidement où nous sommes, car nous sommes avant tout devant des jeunes en souffrance pour qui travailler avec des animaux venant de l’extérieur, ouvre une fenêtre sur l’imaginaire et peut-être que pour certains cette expérience animale et humaine pourra leur permettre d’avancer vers une expérience de vie plus stable après leur sortie…qui sait ?

Les intervenantes en médiation animale diplômées du DURAMA :

Laetitia Médard, Association AMADEIS (Normandie) – www.amadeis.org

Aurélie Vinceneux, Association Coeur d’Artichien (Loire Atlantique) – http://www.coeurdartichien.fr/

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Aucun commentaire pour “Médiation Animale en prison avec l’association AMADEIS#2”

  1. 1BACHER

    Coucou les filles,

    Je viens à vous avec une requête: avez-vous une expérience des adolescents en grande difficulté psychologique voire psychiatrique (boulimie, anorexie, scarification)?
    Je suis sollicitée pour présenter la médiation animale à l’équipe d’encadrement qui imagine fortement intégrer un chien médiateur auprès des adolescents accueillis dans leur Centre Mathilde SALOMON à PHALSBOURG en Moselle (Hospitalisation au centre + partenariat avec l’éducation nationale pour leur scolarité dans un collège-Lycée proche).
    Merci de m’orienter sur les bonnes personnes; en attendant, je surfe…
    Bizz
    Chantal

  2. 2admin

    Bonjour Chantal,

    J’ai une expérience avec ces adolescents, et tu peux également contacter Laetitia à ce sujet qui vient de faire un DU sur les adolescents difficiles.
    Je t’envoie un email pour te donner mon numéros de téléphone si tu veux que l’on échange plus longuement à ce sujet.
    Bises et bonne continuation Chantal.
    Aurélie

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