La médiation animale et l’autisme : un espace de rencontre où l’affectif devient moteur ? Partie 2

La médiation animale et l’autisme :

un espace de rencontre où l’affectif devient moteur ?

Partie 2

Il y a quelques semaines, je vous ai présenté la première partie de mon intervention « Aux Regards Croisés : l’autisme et le rôle de l’animal » qui ont eu lieu à Brest au mois de Décembre 2012. Je vais aujourd’hui vous présenter l’extrait qui me concerne des Actes du colloque rédigé par l’équipe organisatrice. Pour les personnes qui n’auraient pas lu la première partie, vous pouvez cliquer sur le lien suivant : La médiation animale et l’autisme : un espace de rencontre où l’affectif devient moteur ? Partie 1.

Bonne lecture !

Deuxième cas clinique : Sophie, 30 ans, rencontrée dans un cadre institutionnel

Depuis décembre 2010, il existe un projet de médiation animale dans la structure d’une heure par semaine, avec 4 personnes sélectionnées pour participer a l’activité dont Sophie « qui crie très fort ». Aurélie Vinceneux et l’équipe souhaitent travailler sur la possibilité d’intégrer Sophie au groupe avec l’interrogation : comment les chiens vont-ils réagir aux cris de Sophie ? Si ces cris la surprennent, ils ne semblent pas gêner les chiens.

Déroulement des séances

Des rituels qui « sécurisent » sont instaures. L’intervenante en médiation animale arrive sans animal et engage un temps de parole « pour prendre des nouvelles » et pour demander ce que souhaite faire les personnes. Ils vont ensuite chercher le matériel et Betty, le chien. Se passent ensuite des exercices collectifs avec le chien puis le rangement du matériel. Après cela, il y a un temps de parole ou chacun définit ses émotions. Pour finir, Aurelie Vinceneux fait un compte rendu avec l’éducateur de ce qui s’est passe durant la séance.

L’histoire de Sophie

Sophie est en foyer depuis plusieurs années (2003). Elle a peu ou pas de langage et s’exprime beaucoup par des cris très intenses qui peuvent agresser les autres résidents. De décembre 2010 a 2012, il y a eu de nombreux questionnements sur la place de Sophie dans le groupe. En séance de médiation animale, l’espace de communication permet aux autres de dire ≪ ça me casse les oreilles ≫. Elle n’est pas toujours disponible pour les séances, mais les intervenants s’adaptent. On lui signifie l’activité chien (par un geste Makaton) et elle manifeste ou non son envie de travailler avec le chien (elle a le choix !). En cette fin 2012, Sophie est moins souvent présente sur l’activité de médiation animale. Mais quand elle vient, cela se passe bien ou mieux. Sophie manifeste des signes du plaisir a partir en balade avec Betty. Elle a une marche plus rapide, se montre plus endurante qu’a l’habitude…

Conclusion de l’intervention

Aurelie Vinceneux conclue sur l’intérêt de la médiation animale, pour Sophie et pour les autres. Elle humanise la prise en charge de la personne. C’est notamment l’occasion d’exprimer la difficulté de vivre en groupe mais aussi un lieu de rencontre, de partage, de travail, un temps pour se poser des questions ≪ quitter l’agir pour l’inter-agir ≫. Pour Sophie, cela lui donne un espace de plaisir, une activité qu’elle peut faire en groupe. Mais la médiation animale a aussi un impact plus large : elle modifie le regard des professionnels et des résidents sur ses capacités (≪ je ne pensais pas qu’elle était capable de … ≫).

Enfin, la médiation animale avec des personnes autistes, c’est possible, c’est intéressant, mais il faut veiller au bien-être du chien. Cela lui demande beaucoup d’énergie, de concentration. Il faut aussi faire attention au cadre dans lequel on intervient, il doit être clair et précis. Chaque personne autiste est différente, avec des symptômes qui sont adaptables ou pas a une activité de médiation animale.

© ce document et la photo ne peuvent être reproduits ou diffusés sans autorisation préalable de son auteur.

A bientôt !

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